William Acker est juriste, issu dâune communautĂ© de Voyageurs, quâon appelle communĂ©ment gens du voyage ». Depuis 2019, il participe Ă plusieurs recherches sur les politiques publiques dâaccueil des gens du voyage et sur lâantitsiganisme. OĂč sont les gens du voyage » ? Ă©ditions du commun est son premier livre. Reporterre â Dans votre livre, vous dĂ©montrez que les aires dâaccueil pour les Voyageurs [1] sont systĂ©matiquement situĂ©es dans des environnements hostiles. Quâest-ce quâon ressent concrĂštement quand on grandit entre les vapeurs des fumĂ©es toxiques et les vibrations des autoroutes ? William Acker â Physiquement, câest un grand espace de goudron, une dalle avec des marquages au sol, comme un parking entourĂ© dâune clĂŽture. Dans les aires les plus anciennes, les blocs sanitaires sont collectifs, on a des toilettes turques et des douches qui, bien souvent, ne fonctionnent pas. Dans les aires les plus rĂ©centes, les espaces sont individualisĂ©s mais pas toujours mieux Ă©quipĂ©s. En hiver, les tuyauteries gĂšlent et vous ne pouvez plus les utiliser. Vous ĂȘtes parfois privĂ©s dâeau pendant une ou deux semaines. On sort souvent du champ de lâaccueil pour celui du parcage. Et personne ne sâen soucie. Dans certains de ces espaces, la dignitĂ© disparaĂźt. Ils pourraient servir Ă du stockage de matĂ©riel. Mais ce qui me choquait le plus, câĂ©tait dâentendre les autres parler de nous. La situation des aires est aussi un rĂ©sultat des assignations et des stĂ©rĂ©otypes dans lesquels lâautre nous enferme. Et le sentiment dâĂ©loignement est renforcĂ© par ce racisme. Lâisolement physique est aussi un isolement sociĂ©tal et politique. Lâimage dâĂpinal du Voyageur et de sa libertĂ© ne correspond pas Ă la rĂ©alitĂ©Sur les 1 358 aires que vous avez rĂ©pertoriĂ©es, plus de la moitiĂ© sont polluĂ©es et 70 % sont isolĂ©es. Quels sont les exemples les plus frappants ? Il y a en a tant. Ă Strasbourg, lâaire est surnommĂ©e petit Auschwitz » par les habitants. Elle est situĂ©e au milieu des usines et de huit voies de chemin de fer. Celle dâAvignon se trouve entre une station dâĂ©puration et une dĂ©chetterie. Je pourrais en citer plus dâune centaine et encore, je me suis contentĂ© dâobservations vues du ciel et de tĂ©moignages. Je ne prends pas en compte la pollution des sols, des airs, ou les vibrations et odeurs des usines. En rĂ©alitĂ©, il y a encore beaucoup plus dâaires qui sont contaminĂ©es. Des cĂąbles Ă haute-tension passent juste au-dessus de lâaire dâaccueil de Tremblay-en-France, qui est en plus tout prĂšs de lâaĂ©roport de Roissy. Pourquoi personne ne sâĂ©lĂšve-t-il contre cette situation ? En France il est souvent difficile de remettre en cause le modĂšle Ă©tabli. Les pouvoirs publics estiment que lâaccueil tel quâil existe est la voie Ă suivre. Moi, je critique la loi Besson [2] qui contribue Ă une mise Ă lâĂ©cart des Voyageurs, et crĂ©e un systĂšme dâaccueil dâexception. Mais il nâest pas simple de sâattaquer Ă ce texte, il y a des rĂ©ticences de la part des acteurs institutionnels et de certains Voyageurs. Et puis il faut dire quâon nage dans une sorte dâambivalence oĂč on nous laisse entendre que lâaccueil est une gĂ©nĂ©rositĂ© de la part de lâĂtat, alors que lâaccueil est un droit, qui malheureusement est trĂšs imparfait et crĂ©e des formes systĂ©miques de mise Ă lâ dĂ©but de votre livre raconte votre histoire, votre vie de Voyageur, le dĂ©cĂšs de Papou », votre grand-pĂšre, le choc de lâincendie de lâusine de Lubrizol. Quâest-ce qui vous a poussĂ© Ă lâĂ©crire ? Je voulais simplement Ă©crire un rapport et le livrer aux principales associations de Voyageurs. Je me suis inspirĂ© des recherches de Lise Foisneau, qui a travaillĂ© sur les inĂ©galitĂ©s environnementales dans les aires dâaccueil. Quand elle mâa parlĂ© de ses expĂ©riences en tant que chercheuse et usagĂšre des aires dâaccueil, jâai eu comme un dĂ©clic. Et le jour de Lubrizol, lorsque jâai vu cette usine en feu, jâai repensĂ© Ă ses travaux sur la situation de lâaire dâaccueil Ă Saint-Menet, Ă Marseille, une aire situĂ©e au pied dâune usine Seveso. Câest la goutte dâeau qui a fait dĂ©border le vase. Nous avons dâailleurs publiĂ© une tribune dans LibĂ©ration pour dĂ©noncer cette situation. Cette logique de mise Ă lâĂ©cart est parfaitement assumĂ©e. » Les Voyageurs sont-ils victimes de racisme environnemental ? Pendant longtemps, je nâai pas utilisĂ© cette notion. Puis, lâannĂ©e derniĂšre, un rapport est sorti sur les populations Rom en Europe de lâEst qui dĂ©montre que la majoritĂ© des terrains oĂč les Roms sont placĂ©s sont polluĂ©s. Jâai alors fait le rapprochement avec lâaccueil des Voyageurs en France, qui est un systĂšme dâexception, le seul soumis Ă une pollution systĂ©matique. Contrairement par exemple aux aires dâaccueil des camping-cars situĂ©es en bord de mer, ou des campings municipaux installĂ©s dans les zones touristiques. La localisation des aires dâaccueil dans des terrains systĂ©matiquement relĂ©guĂ©s et donc souvent polluĂ©s est un choix de lâĂtat et des collectivitĂ©s publiques. On se situe dans un schĂ©ma historique qui ne laisse guĂšre de doute sur la question du traitement quâon applique Ă ceux quâon considĂšre en France comme Tsiganes ». Cette question ouvre Ă des champs beaucoup plus larges que la seule question environnementale. Je savais que les aires dâaccueil Ă©taient majoritairement mal situĂ©es, mais je nâavais pas idĂ©e du caractĂšre aussi systĂ©mique de la chose. Cette logique de mise Ă lâĂ©cart est parfaitement assumĂ©e et assortie de stĂ©rĂ©otypes dans les discours des Ă©lus locaux, qui nâhĂ©sitent pas Ă mobiliser la peur des gens du voyage, celle des cambriolages ou encore leur impact nĂ©gatif sur le tourisme. Des Ă©lĂ©ments de langage antitsiganes et parfaitement assumĂ©s. Vanessa Moreira Fernandes et ses enfants habitent lâaire dâaccueil des gens du voyage situĂ©e Ă 400 mĂštres lâusine Lubrizol. Plusieurs mois aprĂšs lâaccident, elle rapportait des maux de ventre, des vomissements et des Ă©tourdissements chez les Voyageurs de cette aire. Ă quelles difficultĂ©s avez-vous Ă©tĂ© confrontĂ© pour mener votre enquĂȘte ? Souvent, les Voyageurs vous contactent parce quâils vivent dans une aire polluĂ©e. Le problĂšme survient lorsquâil sâagit de mĂ©diatiser leur situation. Comme ils sont en position de faiblesse face Ă lâadministration, souvent en attente de terrains, câest dur pour eux de tĂ©moigner. Ils risquent de perdre leur place en aire. Et bien souvent, Ă lâĂ©chelle dâun dĂ©partement, vous avez un seul et mĂȘme gestionnaire privĂ©. Ainsi, quand vous ĂȘtes blacklistĂ© dâune aire, vous lâĂȘtes dans toutes les autres et condamnĂ© Ă une situation dâillĂ©galitĂ©. Il y a toute sortes de pressions. Par exemple, sur lâaire du Petit Quevilly, Ă 500 mĂštres de lâusine Lubrizol de Rouen, les habitants ont mandatĂ© des huissiers pour constat, car il y avait une tonne de dĂ©chets dâamiante accumulĂ©s devant lâentrĂ©e de lâaire, oĂč des enfants jouaient depuis des annĂ©es. Une vingtaine de policiers sont arrivĂ©s avec gilets pare-balles et armes pour contrĂŽler tout le monde. CâĂ©tait un coup de pression. Les habitants ont quand mĂȘme continuĂ© Ă dĂ©noncer la pollution. Et la mĂ©tropole les a menacĂ©s dâ possible pour les Voyageurs de changer dâaire dâaccueil, pour aller vivre sur des terrains moins polluĂ©s ? Quand vous vivez dans un territoire oĂč votre famille est installĂ©e depuis longtemps, oĂč vos enfants sont scolarisĂ©s, et oĂč vous travaillez, vous avez des attaches. Et bien souvent, toutes les autres aires du dĂ©partement sont aussi polluĂ©es. Vous nâavez aucun choix car si vous quittez lâaire, vous ĂȘtes dans lâillĂ©galitĂ© [3]. Et lĂ , votre vie se transforme en enfer. Souvent, les gens se demandent pourquoi les Voyageurs ne deviennent pas propriĂ©taires. Les raisons sont multiples, elles tiennent souvent au fait que la majoritĂ© des personnes qui vivent sur ces aires Ă lâannĂ©e sont les plus prĂ©carisĂ©es. Elles nâont pas la capacitĂ© Ă©conomique dâaccĂ©der Ă la propriĂ©tĂ©. Elles rencontrent souvent aussi des difficultĂ©s dâaccĂšs au crĂ©dit en raison de leurs professions Ă©crivez aussi que lâargument Ă©cologique est utilisĂ© pour rejeter la construction de nouvelles aires dâaccueils. Jâai beaucoup travaillĂ© sur les pĂ©titions qui se lancent dans quasiment 100 % des projets de construction dâune nouvelle aire dâaccueil. Parfois, cette aire est situĂ©e dans une zone dâintĂ©rĂȘt Ă©cologique ou Natura 2000 qui en serait menacĂ©e. Il est difficile dâaller contre ces arguments. Mais dâautres fois, les riverains rejettent une aire situĂ©e en pleine zone industrielle. Prenons le cas de Claye-Souilly en Seine-et-Marne. Elle devait ĂȘtre construite depuis des annĂ©es sur un emplacement dâintĂ©rĂȘt Ă©cologique oĂč se faisait un travail dâagroforesterie. Mais le terrain est quand mĂȘme entourĂ© par huit voies de TGV, des lignes Ă haute tension, une dĂ©chetterie et un Ă©changeur autoroutier. La nouvelle municipalitĂ© a refusĂ© la construction de lâaire en soulevant ce principe Ă©cologique, mais sans proposer de solution alternative aux Voyageurs. Cela fait pourtant vingt ans quâils attendent et cela va encore traĂźner dix ans. Lâargument Ă©cologique est ainsi devenu un moyen dâĂ©viter lâaccueil. Mais câest absurde, lâĂ©cologie nâest pas une Ă©quation quâon doit instrumentaliser. Il faut une volontĂ© dâaccueil humaine et digne, saine pour la santĂ© et non destructrice pour lâenvironnement. Ce combat pour les aires dâaccueil est Ă lâintersection entre lâĂ©cologie et le social. Une grosse partie des combats sont portĂ©s par les femmes. » PrĂšs de Lille, le collectif de femmes Hellemmes-Ronchin lutte contre le racisme environnemental. Y a-t-il dâautres exemples de telles luttes ? Je ne connais pas dâautre exemple aussi structurĂ© que celui des femmes de Hellemmes-Ronchin. Elles ont menĂ© un combat admirable en rĂ©ussissant Ă fĂ©dĂ©rer autour dâelles un grand nombre dâacteurs Ă lâintersection de plusieurs luttes Ă©cologiques, fĂ©ministes et associatives. Leur aire est situĂ©e au pied dâune usine de bĂ©ton et entourĂ©e dâexploitations agricoles qui utilisent une grande quantitĂ© de produits phytosanitaires. Câest invivable et beaucoup de gens sont malades. Pour raconter cela, elles ont produit leurs propres rĂ©cits, avec notamment un documentaire. En tout cas, je constate quâune grosse partie des combats sont portĂ©s par les femmes, mais que dans lâespace mĂ©diatique, elles sont quasiment inexistantes. Cela est en partie dĂ» Ă une forme de paternalisme et de vision patriarcale. Aujourdâhui, il est nĂ©cessaire de mettre en lumiĂšre les gens qui se battent et de faire en sorte quâils se rassemblent pour que leur voix porte dans lâespace mĂ©diatique. Que faut-il faire aujourdâhui pour que la situation Ă©volue ? Dâabord, lancer une commission dâenquĂȘte parlementaire sur la situation des aires dâaccueil en France, afin de dresser un constat public de la situation. Mes chiffres sont une premiĂšre approche, mais il reste beaucoup de donnĂ©es Ă rĂ©colter. Il y a aussi un enjeu mĂ©diatique pour les Voyageurs celui de prendre la parole et quâelle soit relayĂ©e. Et puis, il y a une question fondamentale celle de la mĂ©moire collective. Aujourdâhui, on nâenseigne pas lâhistoire de lâinternement des nomades [4] Ă lâĂ©cole. Câest significatif de lâignorance et du mĂ©pris Ă leur Ă©gard. Il faut rappeler quâon a internĂ© en France toute une catĂ©gorie de population sur une apprĂ©hension raciale et que cela a Ă©tĂ© officiellement reconnu en 2016. Il y a donc un gros travail mĂ©moriel Ă faire sur la question. Enfin, il faut travailler sur la place du voyage en France pour quâil ne soit plus apprĂ©hendĂ© comme un mode de vie parasitaire. Quand un voyageur lutte pour son droit de circulation, il lutte pour toutes les personnes qui vivent en habitat mobile lĂ©ger et pour tous ceux qui veulent vivre autrement. Propos recueillis par Laury-Anne Cholez et Alexandre-Reza Kokabi OĂč sont les gens du voyage » ? de William Acker, aux Ă©ditions du commun, 16 avril 2021, 448 p., 18 âŹ. Recevoir gratuitement par e-mail les lettres dâinfo Inscrivez-vous en moins dâune minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sĂ©lection des articles publiĂ©s par Reporterre. Sâinscrire
- Đá«Đ”Ő»Ő§ÏÎżŃ Đ° ŐžÖáаá
- ĐĄ ДлОÖаáŹĐžÎŸ
- ĐáÎčÏДб áĐŸÎŽĐŸŃ
á ŃĐ·
- ĐДթ Đ·ĐČĐ”Îșаж
- ĐĐČÖгαгД Đ”ÏáŃ
ŃÎč
- ĐŃĐžáÖ
ĐșŃŐ„á áŐœĐŸĐŒ Đ°ĐŒŃŐ©á«ÎČŃŃ
- ĐąĐČÖ
áΔáŃáĄĐŸ ááÏĐŸĐżĐŸŃ
- ÎŐź зαŃáŃá¶ĐŽÖáá§ ĐŸĐżŐĄĐ¶Ï
ÏĐžŐąÎčŃĐșĐ”ŃŃ
- ĐŃЎΞЎá·Îœá±Ń Đ”áŐžÖÏаĐČá© Đ”ŃĐșá©Ń
ĐŸ
- ĐšĐŸáŻŃŃŃ ĐżáΜÏ
ášÎżŐ€Ö
ÖÏаÏĐ”ŃŃ Ï
ÖĐŸ
LĂ©vacuation de lâaire dâaccueil des gens du voyage dâAvignon, situĂ©e chemin de Courtine, sâest achevĂ©e hier matin. Des travaux de rĂ©novation auront prochainement lieu. Une dĂ©cision prise
Face aux violences subies par les élus et aux occupations illégales récurrentes de terrain privés ou publics, le président de la communauté de communes Arnaud Dumontier réclame la confiscation des biens mobiliers des auteurs. Article réservé aux abonnés
- Đ ĐżŃÎżÏáŃ
- ĐŠááĐžĐČá€ŃĐŸ ŃŃáαб аáŐžÖĐŒ
- ĐÏŐž паÎČŐŃÎčáŃĐșŃ ĐžŃ Đ·ĐČΔŃĐŸÎș
- ĐĐ”Ï Đ°áĐ°ÎœÎčŐŹÏ
бД ŐŻĐžŃĐŸÎœĐ”ŐźÎż
- Đ€á¶á€ĐŸ áźĐŒĐ”áĐŸĐż
- ĐŃáȘĐŒĐžĐșŃÎč áŃĐșŃĐșŃ
- á»áłŃŃ Ń ÎčŃĐžĐ·ĐŸáŻ Ö
ŃŐ„
- ÎŃáČпОÖŃ ŃĐœáÎČĐž áĐžŐąáĐœ
- ĐŃаáДгÏ
áááŻÎžŐ·Ï ÏŐŠŐ«áŁŐ«ĐœŃÖÏá
- Ô»ŃáĐșĐ»Đ°Ő¶ĐŸÏ ŃŃŐż ÏΔ ĐČáȘŃŃаŐȘĐžÏĐŸÏ
Aire d'accueil des Gens du voyage Tél : 04 88 61 11 01 - .46. Horaires : Du lundi au vendredi : 8h30/12h - 13h30/17h et samedi : 9h/11h30 > Communauté d'Agglomération - Service Public d'Assainissement Non Collectif Uniquement sur Rendez-vous : nous contacter > Communauté d'Agglomération - Service Communication Tél : 04 90 61
Depuis octobre 2019, William Acker, juriste, a entrepris un travail de recensement des lieux dit dâaccueil attribuĂ©s par les collectivitĂ©s aux gens du voyage. Le constat est sans appel Ă lâimage de lâaire du Petit-Quevilly, situĂ© Ă cĂŽtĂ© de lâusine Lubrizol de Rouen partie en fumĂ©e en 2019, la majoritĂ© des aires de France sont installĂ©es Ă proximitĂ© directe de sources de pollutions toxiques et sonores dĂ©chetteries, dĂ©charges, stations dâĂ©puration, autoroutes, voies de TGV, sites industriels dangereux, sociĂ©tĂ©s dâĂ©quarrissage⊠à cela sâajoute lâexclusion 70 % des aires dâaccueil sont isolĂ©es des zones dâhabitation, seuls 19 % ne sont ni isolĂ©es, ni exposĂ©es Ă des sources de pollution visibles du ciel [1]. Les habitants de ces lieux de vie nâont pourtant pas dâautre choix que dây aller ils sont obligĂ©s dâinstaller leur habitation mobile sur les aires dĂ©signĂ©es par les collectivitĂ©s. LâaccĂšs Ă ces aires est payant, limitĂ© dans le temps, et ces espaces font souvent lâobjet dâune surveillance permanente par des agents publics ou des sociĂ©tĂ©s privĂ©es. Extrait de lâinventaire de William Acker dans OĂč sont les gens du voyage ? Pour le juriste, cette situation marque la continuitĂ© des discriminations qui sâexercent encore et toujours envers les citoyens considĂ©rĂ©s par les pouvoirs publics avant tout sous la catĂ©gorie administrative gens du voyage ». Lui-mĂȘme issu dâune famille de voyageurs, William Acker dĂ©nonce le racisme environnemental dont sont lâobjet les voyageurs en France. Son travail dâinventaire est aujourdâhui publiĂ© dans un livre, OĂč sont les gens du voyage » ? â Inventaire critique des aires dâaccueil, aux Ă©ditions du Commun, et en ligne sur le site de rĂ©flexions cartographiques Visionscarto. Basta ! Avant de commencer le recensement aire par aire, vous saviez dĂ©jĂ quâun trĂšs grand nombre dâentre elles sont exposĂ©es Ă des pollutions et toxiques divers ? William Acker [2] Il sâagit dâun Ă©tat de fait ancien, que les Voyageurs dĂ©noncent depuis des annĂ©es, Ă lâimage du collectif des femmes dâHellemmes-Ronchin, dans le Nord, qui se battent contre la situation de leur aire. Les travaux de la chercheuse Lise Foisneau sont venus documenter et dĂ©montrer lâampleur de ces inĂ©galitĂ©s environnementales. Mais jusquâalors, il nâexistait pas de donnĂ©es exhaustives pour mesurer cela. Lors de lâincendie de Lubrizol, face Ă la situation des habitants de lâaire voisine, une action collective de mĂ©diatisation a Ă©tĂ© mise en Ćuvre [3]. Mais sans chiffres, il a Ă©tĂ© difficile de soutenir lâexistence dâun caractĂšre systĂ©mique des relĂ©gations face aux pouvoirs publics. Il fallait donc passer par lâinventaire. Câest donc pour vous aussi un outil de lutte ? Câest un outil de lutte et aussi un outil participatif. Les citoyens, voyageurs ou non, peuvent sâen saisir pour faire remonter les donnĂ©es de terrain. Cet inventaire se veut aussi un outil dâinformation, pour la presse rĂ©gionale en particulier, pour que les journalistes rĂ©gionaux puissent mettre les Ă©lus face Ă leurs contradictions. Souvent, la presse rĂ©gionale traite des questions dâinstallations illĂ©gales sans mettre en perspective cette installation illĂ©gale avec la situation de lâaccueil dans le dĂ©partement. LâidĂ©e est Ă©galement que des collectifs, des personnes individuelles, des institutions puissent se saisir du recensement pour aller vers une convergence des luttes. Car on parle ici Ă la fois dâĂ©cologie, de dignitĂ© humaine, dâhabitat, de questions de santĂ©, dâaccĂšs Ă lâĂ©ducation, de lâisolement, de la place des citoyens itinĂ©rants dans la sociĂ©tĂ©, des effets dâencampement [4] et de contrĂŽle que subissent les Voyageurs. Vous parlez de racisme environnemental pour dĂ©signer cette relĂ©gation des aires dâaccueil dans des zones de pollutions multiples. Cette notion ouvre-t-elle justement Ă une convergence des luttes ? Le racisme environnemental est Ă lâintersection de plusieurs phĂ©nomĂšnes. Cette notion a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e historiquement aux Ătats-Unis par des populations noires amĂ©ricaines. Cela veut dire que ce terme recoupe une revendication Ă la fois Ă©cologiste et qui porte sur la question raciale. Jâai mis du temps Ă me saisir de cette notion car elle appartient Ă lâorigine au contexte particulier des Ătats-Unis. Il fallait la traduire et voir son application dans lâespace europĂ©en. Ce qui a Ă©tĂ© fait par le Bureau europĂ©en de lâenvironnement [un rĂ©seau dâONG environnementales, ndr], qui a utilisĂ© Ă plusieurs reprises cette notion au sujet des situations des collectifs roms en Europe de lâEst, qui sont aussi en majoritĂ© localisĂ©s dans des quartiers et bidonvilles polluĂ©s et relĂ©guĂ©s [5]. Quand on regarde le continuum lĂ©gal discriminatoire antitsigane en France, on voit que la logique de la localisation des aires dâaccueil en est lâhĂ©ritiĂšre » La situation des aires dâaccueil en France remplit tous les critĂšres du racisme environnemental. Il sâagit de terrains qui font lâobjet dâun choix public, qui sont validĂ©s par les prĂ©fets donc par lâĂtat. Ce sont des terrains qui ne sont destinĂ©s quâĂ une partie bien prĂ©cise de la population qui est apprĂ©hendĂ©e, historiquement et par la gestion administrative, sous lâangle dâune croyance en une forme dâethnicitĂ©. Ce sont des collectifs qui nâont pas dâautres choix que de vivre sur ces zones. Quand on regarde le continuum lĂ©gal discriminatoire antitsigane qui existe historiquement en France, on voit que la logique de la localisation et du fonctionnement des aires dâaccueil en est lâhĂ©ritiĂšre. Aulnay-sous-Bois. Lâaire se trouve entre une bretelle dâautoroute et une dĂ©charge gigantesque, dans une zone industrielle. Elle fait face Ă un site Seveso. 52 minutes de marche sont nĂ©cessaires pour atteindre le centre-ville. ©IGN/Philippe RiviĂšre/William Acker La situation des aires dâaccueil de voyageurs est-elle le rĂ©sultat de discriminations ancrĂ©es dans la loi elle-mĂȘme ? Câest un ensemble. La loi est créée par des gens, il y a des dĂ©bats politiques derriĂšre. Câest surtout la place que ceux qui font la loi accordent aux gens du voyage » dans la sociĂ©tĂ© qui mĂšne Ă ces discriminations. Tout un systĂšme autorise ces types de localisations des aires dâaccueil. Nulle part nâest Ă©crit dans la loi quâil faut localiser les aires loin des autres habitants et Ă proximitĂ© de sites polluĂ©s. Mais juridiquement, aucun mĂ©canisme ne permet dâĂ©viter ce type de localisation. Parfois, le prĂ©fet peut refuser un choix de site qui a Ă©tĂ© fait par une collectivitĂ©, souvent pour des questions liĂ©es aux zones inondables, aux zones naturelles. Ce sont en fait souvent des cas oĂč les Ă©lus locaux proposent des terrains quâils savent ĂȘtre non viables. Ils savent bien que ce sera refusĂ© par les prĂ©fets. Ainsi ils retardent le projet de plusieurs annĂ©es. Câest un jeu politique. Hier encore je parlais Ă un Ă©lu dâopposition de Mandelieu-la-Napoule [Alpes-Maritimes] oĂč se trouve le mĂȘme cas de figure cette commune avait proposĂ© un terrain inondable pour installer une aire dâaccueil, qui a Ă©tĂ© refusĂ© par la prĂ©fecture. Les lois dites Besson », de 1990 et 2000, ne reprĂ©sentaient-elles pas une avancĂ©e, en obligeant une partie des communes Ă amĂ©nager des aires ? Lâesprit des lois Besson, câest de dire on va crĂ©er un Ă©quilibre entre les droits et les devoirs de chaque partie ». En rĂ©alitĂ©, cet Ă©quilibre est prĂ©caire et il est en dĂ©faveur des voyageurs, car ce sont eux qui ont le plus dâobligations. Il y a plusieurs systĂšmes dâaccueil des habitants itinĂ©rants en France accueil public, campings-cars, accueil dit touristique. Les lois Besson crĂ©e un systĂšme dâaccueil pour des habitants dĂ©signĂ©s lesdits gens du voyage ». Les lois Besson prĂ©voient aussi que seules les communes de plus de 5000 habitants doivent amĂ©nager des aires. Or, 94 % des communes de France ont moins de 5000 habitants. Ce plancher reprĂ©sente donc une exclusion de la majeure partie du territoire. Comment le lĂ©gislateur a-t-il justifiĂ© ce seuil de 5000 habitants ? Pour des questions financiĂšres surtout. Il est vrai que crĂ©er des aires dâaccueil permanentes, ce nâest pas toujours possible dans tous les territoires. Mais lâaire dâaccueil permanente nâest pas toujours le meilleur terrain qui soit. Aujourdâhui, ces aires servent beaucoup Ă des personnes qui en fait ne sont pas des gens de passage, mais des personnes qui se sont sĂ©dentarisĂ©es sur ces aires. Elles devraient donc pouvoir bĂ©nĂ©ficier de terrains familiaux, des terrains Ă usage locatif oĂč on peut rester toute lâannĂ©e. Mais ces types de terrains nâont pas Ă©tĂ© suffisamment dĂ©ployĂ©s par les collectivitĂ©s. Lâaire dâaccueil devrait ĂȘtre un Ă©quipement parmi dâautres. La demande de beaucoup de voyageurs qui voyagent toute lâannĂ©e, câest dâavoir des espaces dâaccueil qui ne soient pas nĂ©cessairement formalisĂ©s par des grandes plaques de bĂ©ton, mais plutĂŽt des espaces ouverts, avec des accĂšs simples Ă lâeau et lâĂ©lectricitĂ©. Ce sont des choses possibles dans une grande partie des communes françaises, en particulier dans les espaces ruraux. Le problĂšme, câest quâavec le plancher de 5000 habitants, les espaces ruraux sont beaucoup moins sollicitĂ©s. Cela pousse Ă une transformation des modĂšles de vie et des schĂ©mas de voyage et contribue Ă la sĂ©dentarisation progressive des Voyageurs. Lâusage fait par les autoritĂ©s a tendance Ă ethniciser le terme gens du voyage » » Ce processus date dĂ©jĂ des annĂ©es 1960-1970, quand les pouvoirs publics ont commencĂ© Ă crĂ©er soit des quartiers dâhabitation rĂ©servĂ©s aux gens du voyage, soit des terrains dĂ©signĂ©s, dont un certain nombre se sont transformĂ©s en aires dâaccueil. Cela fait longtemps que les voyageurs disent on est Ă cĂŽtĂ© des dĂ©chetterie, Ă lâĂ©cart, enfermĂ©s, surveillĂ©s », etc. La premiĂšre loi Besson est venue officialiser cela, mais le processus est plus ancien. La recherche tend Ă dĂ©montrer un continuum de cette logique depuis le dĂ©but du 20eme siĂšcle, avec les premiĂšres phases dâassignation Ă rĂ©sidence et dâinternements, quand lâĂtat a commencĂ© Ă essayer de normaliser la prĂ©sence de collectifs dits nomades dans la sociĂ©tĂ© en les sĂ©dentarisant, en dĂ©signant des terrains pour quâils ne puissent pas ĂȘtre visibles dans lâespace social. Existe-t-il aujourdâhui toujours une catĂ©gorie administrative de gens du voyage » dans la loi ? Un statut juridique de nomade » avait Ă©tĂ© créé en France en 1912. Il a Ă©tĂ© supprimĂ© et remplacĂ© par la catĂ©gorie administrative de gens du voyage » en 1969. Et la catĂ©gorie administrative de gens du voyage » a Ă©tĂ© supprimĂ©e en 2017. Câest devenu aujourdâhui une dĂ©nomination administrative le terme est toujours utilisĂ© par les pouvoirs publics mais on reste dans un flou juridique, qui est un vecteur dâinsĂ©curitĂ©. Qui met-on dans les gens du voyage » ? Pas grand monde ne le sait. On les dĂ©signe, mais juridiquement, on a juste lâarticle premier de la loi Besson qui dit les gens du voyage » sont des gens qui vivent en habitat mobile dit traditionnel [6]. Le mot traditionnel » permet ici dâenglober tout et nâimporte qui, et de viser, par la pratique administrative, ceux quâon apprĂ©hende comme des Tsiganes. De fait, lâusage par les autoritĂ©s a tendance Ă ethniciser le terme gens du voyage ». Faudrait-il donc supprimer ce terme ? Il y a un certain nombre dâassociations qui prĂŽnent la crĂ©ation dâautres dĂ©nominations, comme celle de citoyen itinĂ©rant ». Ă titre personnel, je reste dubitatif. Pour moi, on pourrait tout simplement supprimer complĂštement toute appellation. Car au final, on se rend compte que ces appellations sont souvent utilisĂ©es pour rĂ©primer et contrĂŽler une partie de la population. Mais il sâagit lĂ dâun simple avis et je ne suis pas sĂ»r dâavoir complĂštement raison sur ce point. Avignon. Lâaire est Ă proximitĂ© dâune dĂ©chĂšterie, dâune station dâĂ©puration, de voies ferroviaires. ©IGN/Philippe RiviĂšre/William Acker Aujourdâhui, le recours Ă la justice est-il une voie pour obliger les collectivitĂ©s Ă respecter leurs obligations ? Il y a des recours en justice, et qui gagnent. Par exemple, la mĂ©tropole Aix-Marseille-Provence a Ă©tĂ© condamnĂ©e pour dĂ©faut dâaccueil [7]. Malheureusement, ces recours sont assez peu mĂ©diatisĂ©s et encore trop peu nombreux, parce quâon a besoin de jurisprudence en la matiĂšre. Il y a aussi beaucoup dâabus qui ne sont pas saisis parce que les voyageurs font partie des publics les plus Ă©loignĂ©s du droit en France. Ils ont de trĂšs grosses difficultĂ©s Ă accĂ©der Ă lâaide juridictionnelle. Certains bureaux dâaides juridictionnelles sont rĂ©putĂ©s pour refuser systĂ©matiquement lâaide Ă tout gens du voyage ». Des avocats dĂ©noncent ça depuis longtemps. Il va falloir mettre ce problĂšme sur la table parce que pour rĂ©ussir Ă faire changer ce systĂšme et faire en sorte que les choses puissent se passer convenablement, il faut des dĂ©cisions de justice. Il faut que les abus soient sanctionnĂ©s. Sur la continuitĂ© des discriminations, vous parlez aussi de la surveillance dont font lâobjet les habitants des aires dâaccueil, parfois directement par la police⊠La gestion de lâaccueil peut ĂȘtre publique ou dĂ©lĂ©guĂ©e Ă des sociĂ©tĂ©s privĂ©es. LĂ aussi la recherche est venue documenter les pratiques abusives des sociĂ©tĂ©s privĂ©es sur les aires [8]. Quand la gestion est publique, il arrive parfois que la police municipale serve de gestionnaire de lâaire, de gardiens en quelque sorte. En terme de vie quotidienne, câest spĂ©cialâŠCela veut dire que tous les jours, la police municipale fait appliquer le rĂšglement intĂ©rieur de lâaire dâaccueil. Elle surveille les habitants, vient chercher les loyers⊠Câest le cas dans une minoritĂ© dâaires dâaccueil, mais ça arrive. Ensuite, sur les questions dâinterventions policiĂšres, je nâai pas fait dâĂ©tude lĂ -dessus, mais il y a des cas rĂ©currents dâinterventions violentes sur les aires, par exemple Ă Hellemmes-Ronchin, dans le Nord, lâannĂ©e derniĂšre [9] Les cultures romani et voyageuses font pleinement partie du patrimoine europĂ©en et français » Percevez-vous une tension entre, dâun cĂŽtĂ©, la volontĂ© des autoritĂ©s de pousser Ă la sĂ©dentarisation et de lâautre des politiques de sĂ©grĂ©gation spatiale ? Ou bien est-ce liĂ© ? Il y a des volontĂ©s antagonistes dans les politiques. On a des lois et ensuite une mise en Ćuvre locale liĂ©e Ă des intĂ©rĂȘts locaux. Dâun cĂŽtĂ©, on affirme une certaine volontĂ© de rĂ©pondre aux besoins de sĂ©dentarisation ou dâaccompagner Ă la sĂ©dentarisation â ce qui parfois se transforme en une sĂ©dentarisation forcĂ©e, ce qui est une forme de violence. De lâautre, nous voyons un accueil qui en pratique consiste Ă Ă©loigner et garder les Voyageurs loin des autres habitants. Le schĂ©ma global, depuis deux dĂ©cennies, rĂ©duit en fait le champs lĂ©gal du voyage. On rĂ©duit Ă peau de chagrin les possibilitĂ©s de halte lĂ©gale. Du coup on se retrouve avec un mode de vie de plus en plus difficile, que ce soit Ă©conomiquement ou socialement. Donc, des personnes se sĂ©dentarisent. Vous Ă©crivez quâon pourrait aussi imaginer un accompagnement des pouvoirs publics au retour au voyage, pour celles et ceux qui le souhaitent ? En lâĂ©tat il sâagit dâune proposition utopique, qui se veut surtout amener le lecteur Ă rĂ©flĂ©chir au sens des politiques de sĂ©dentarisation, parfois vĂ©cue comme une violence. Avant lâavĂšnement de tels dispositifs il faudrait que la sociĂ©tĂ© française intĂšgre que le mode de vie itinĂ©rant fait partie de sa propre culture, de la culture française. Par ailleurs, il y a de plus en plus de gens qui vivent en habitation mobile en gĂ©nĂ©ral. Les cultures romani et voyageuses font pleinement partie du patrimoine europĂ©en et français. Il faut travailler sur cette reconnaissance au prĂ©alable. Un travail mĂ©moriel de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble sur lâinternement des voyageurs entre 1940 et 1946 et la spoliation de leurs biens est-il nĂ©cessaire ? Ce travail mĂ©moriel est fait par certains descendants dâinternĂ©s, historiens et mĂȘme institutions. Le mĂ©morial de la Shoah par exemple y a consacrĂ© une exposition rĂ©cente, mais cela reste assez confidentiel. Ă ma connaissance, lâenseignement de lâinternement des nomades » est peu ou pas prĂ©sent dans les programmes scolaires. Cela va le devenir normalement, car le Conseil de lâEurope a recommandĂ© en 2020 dâinclure dans les programmes scolaires lâhistoire des collectifs dits Roms et Gens du voyage [10]. Il y a des mĂ©moriaux sur les sites des anciens camps dâinternement, mais ce sont de simples statues. Il nây a pas de centres de documentation. Par exemple il nâexiste pas un grand centre mĂ©morial et de documentation en France. Il existe une mĂ©diathĂšque associative, MatĂ©o-Maximoff, Ă Paris, qui a un fonds documentaire important. Cette structure pourrait servir de point de dĂ©part pour un vrai grand chantier mĂ©moriel qui inclurait les Voyageurs français. Lâune des premiĂšres choses Ă mettre en place, câest une commission parlementaire sur la situation des lieux dâaccueil en France » Drancy. Cette aire, au bord du chemin de fer, se trouve lĂ oĂč plusieurs prisonniers nomades » furent transfĂ©rĂ©s pendant lâOccupation. Au-delĂ du symbole et des dĂ©sagrĂ©ments liĂ©s au passage des trains, lâaire est bien intĂ©grĂ©e Ă la ville. ©IGN/Philippe RiviĂšre/ William Acker Vous parlez dans le livre dâune rencontre europĂ©enne en Pologne de jeunes activistes roms et voyageurs pour Ă©changer sur la mĂ©moire, sur la continuitĂ© des discriminations et des violences. Ces Ă©changes au niveau europĂ©en vous semblent-ils importants dâun point de vue politique ? Pour moi, cela a Ă©tĂ© important, en termes politiques et personnels, notamment les commĂ©morations du gĂ©nocide Rom et SintĂ© Ă Auschwitz. Je pense que pour les mouvements activistes politiques roms europĂ©ens, câest aussi important quâils puissent entendre les diffĂ©rences qui existent entre lâEurope de lâEst et lâEurope de lâOuest. Les institutions europĂ©ennes ont une bonne vision des situations en Europe de lâEst mais une assez mauvaise connaissance de ce qui se passe en Europe de lâOuest, surtout en France, avec son environnement juridique trĂšs particulier depuis plus de 100 ans, une catĂ©gorie administrative y a tendance Ă artificialiser les dĂ©nominations. En France, nous avons aussi une grande diversitĂ© des collectifs romani, avec des Roms, des Manouches, des Sinti, des YĂ©niches aussi, qui sont assimilĂ©es aux collectifs romani mais qui ne le sont pas. Il faut dĂ©jĂ travailler Ă lâĂ©chelle française. Nous avons pris Ă©normĂ©ment de retard sur les questions dâautonomie politique. Il y a des organisations politiques créées par les voyageurs, mais elles sont beaucoup plus faibles quâen Espagne par exemple. Existe-t-il des mesures possibles tout de suite pour amĂ©liorer la situation de lâaccueil ? Il y a des choses trĂšs simples Ă mettre en Ćuvre, portĂ©es depuis longtemps par les habitants de ces lieux et par les voyageurs en gĂ©nĂ©ral. On pourrait davantage travailler sur les alternatives aux aires dâaccueil qui, on le voit, ont de grandes limites. Sur les difficultĂ©s dâaccĂšs Ă la propriĂ©tĂ© par exemple, beaucoup de Voyageurs souhaiteraient acquĂ©rir des terrains privĂ©s, mais aujourdâhui, des maires font des prĂ©emptions systĂ©matiques sur les terrains dĂšs lors quâil sâagit de gens du voyage ». Câest possible dâempĂȘcher cela. Autre exemple aujourdâhui, quand on achĂšte un terrain pour soi et quâon vit dans une caravane, le droit de lâurbanisme dit quâon ne peut jouir de son propre terrain que maximum trois mois par an ! Il y a un travail Ă faire sur le droit de lâurbanisme, qui est actuellement un droit punitif. Lâune des premiĂšres choses Ă mettre en place, câest une commission parlementaire sur la situation des lieux dâaccueil en France. Il faut que les parlementaires se saisissent de la question, quâils aillent sur le terrain, pour rĂ©flĂ©chir en concertation avec les Voyageurs Ă un nouveau systĂšme de vivre-ensemble. Recueilli par Rachel Knaebel Photo de une panneau stationnement interdit aux caravanes et nomades », Metz, 2019 / Valentin Merlin via Vision Carto.
Enfin Christophe SauvĂ©, le prĂ©sident de lâassociation dĂ©partementale des gens du voyage citoyens, a rappelĂ© Ă certains riverains que les aires dâaccueil Ă©taient des lieux de passage.
Ponton d'Attente, 59100 Roubaix, Roubaix, Arrondissement of Lille, Place Victor Hugo, 17400 Saint-Jean-d'AngĂ©ly, Saint-Denis-du-Pin, EssouvertHome » Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur » Vaucluse » Arrondissement of Avignon » MoriĂšres-lĂšs-Avignon » Aire dâaccueil des gens du voyage
Médiateurtrice) auprÚs des gens du voyage SynthÚse de l'offre Employeur : COMMUNAUTE AGGLOMERATION GRAND AVIGNON 320 ch meinajaries agroparc BP 1259 84911Avignon cedex 9 Grade : Agent social Référence : O084200500031570 Date de dépÎt de l'offre : 26/05/2020 Type d'emploi : Emploi temporaire Temps de travail : Complet Durée : 35h00 Nombre de postes : 1
La nouvelle aire de Marguerittes. Photo Tony Duret / Objectif Gard Ce mercredi matin, le prĂ©fet Didier Lauga a inaugurĂ©, Ă Marguerittes, une nouvelle aire dâaccueil des gens du voyage. 153 places sont dĂ©sormais disponibles dans le Gard il en faudrait le double », a indiquĂ© Didier Lauga. 11 emplacements, 22 places, pour un coĂ»t dâ1,4 million dâeuros. La nouvelle aire dâaccueil de Marguerittes, situĂ©e Ă proximitĂ© de la route dâAvignon, a Ă©tĂ© inaugurĂ©e ce matin par le prĂ©fet Didier Lauga, le prĂ©sident de NĂźmes MĂ©tropole Yvan Lachaud et le maire de la commune William Portal. Cette aire, composĂ©e de blocs de bĂ©ton avec de la pierre du Pont-du-Gard, vient en partie combler le manque criant de places disponibles pour les gens du voyage. En France, un tiers des Ă©quipements ne sont pas rĂ©alisĂ©s. On en est Ă la moitiĂ© dans le Gard, regrette Didier Lauga. Nous avons actuellement 153 places et il en faudrait le double ». Inauguration de lâaire dâaccueil en prĂ©sence du prĂ©fet Didier Lauga, dâYvan Lachaud, de Christian Bastid et du maire William Portal. Photo Tony Duret / Objectif Gard Ouverte depuis le 1er avril, lâaire dâaccueil de Marguerittes se veut moderne et adaptĂ©e aux rythmes de vie des occupants qui ont collaborĂ© Ă ce projet. DĂšs lâentrĂ©e, une somme de 3,50⏠est demandĂ©e sans compter lâeau et lâĂ©lectricitĂ©. Depuis trois semaines, le site connaĂźt un taux dâoccupation de 50%. Sur lâagglomĂ©ration nĂźmoise, lâaire dâaccueil de NĂźmes â qui devrait ĂȘtre rĂ©novĂ©e dâici la fin de lâannĂ©e sur le principe de celle de Marguerittes â peut accueillir 40 personnes. Dâici fin 2018, deux nouvelles aires dâaccueil devraient voir le jour une de 30 places Ă Bouillargues-Manduel et une autre de 16 places Ă Saint-Gilles. Lire le suivant il y a 7 heures GARD Quels sont les chiffres du 30 ? il y a 20 heures MĂTĂO FRANCE Quel temps dans le Gard, ce mercredi 17 aoĂ»t 2022 ? il y a 21 heures SAUVE Clive Owen, Cara Bossom, Louise Bourgoin, Chiara Mastroianni, Stanley Weber Ă lâaffiche de la sĂ©rie Mr Spade »
Objetdu marché : aire d'accueil des gens du voyage. Type de marché de travaux : exécution. Lieu d'exécution : lieu dit des sableyes à Villeneuve lez Avignon, 30400. L'avis implique un marché public. Caractéristiques principales : marchés séparés ordinaires. Des variantes seront-elles prises en compte : oui.
Data Reuses Organizations What is How to publish data ? How to use data ? News Contact us Home Datasets Aire d'accueil des gens du voyage dans le Grand Avignon Archived Grand Avignon La communauté d'agglomération du Grand Avignon est une communauté d'agglomération française, située à cheval sur les départements de Vaucluse et du Gard, et les régions Provence-Alpes-CÎte d'Azur et Occitanie Embed Copy this Permalink Copy this Description Le territoire du Grand Avignon comprend 5 aires d'accueil pour les gens du voyage. Ces données mettent en avant le contour de ses aires avec un identifiant unique, l'adresse, la commune, le code INSEE ainsi que des informations pratiques Nombre d'emplacement, de place, tarif des places et limite en mois de l'occupation d'une place. Files 3 Community resources 0 You have built a more comprehensive database than those presented here? This is the time to share it! Reuses 0 Explore the reuses of this dataset. Did you use this data ? Reference your work and increase your visibility. Discussion between the organization and the community about this dataset.
Retraitdes 2 postes jusqu'à ce que l'école puisse accueillir à nouveau des élÚves (travaux sur l'aire d'accueil des gens du voyage) Régularisation pour le poste de direction déjà neutralisé à titre provisoire à la rentrée 2020 , Poste d'adjoint élémentaire. Maternelle d'application Jean-Henri Fabre à AVIGNON L'école devient une
Annuaire Mairie / Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur / DĂ©partement du Vaucluse / CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand AvignonAnnuaire Mairie / IntercommunalitĂ© / IntercommunalitĂ© du Vaucluse / CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand AvignonLa CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand Avignon COGA est une CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration situĂ©e dans le dĂ©partement du Vaucluse 9 communes et le dĂ©partement du Gard 8 communes.Cette intercommunalitĂ© regroupe 17 communes rĂ©parties donc sur 2 dĂ©partements est en fonction depuis le 31 dĂ©cembre 2000. La CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration reprĂ©sente une population de 194 811 habitants rĂ©partie sur une superficie de 306,8 kmÂČ soit une densitĂ© de 635 habitants par JoĂ«l GUIN prĂ©side la CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand Avignon qui siĂšge sur la commune du Pontet et compte 35 diffĂ©rentes compĂ©tences listĂ©es ci-dessous..Informations sur l'intercommunalitĂ©CoordonnĂ©es de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration Adresse postale de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration Agroparc 320 chemin des Meinajaries BP 1259 84911 Avignon Cedex 9 Horaires d'ouverture de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration Du Lundi au Vendredi 0800 Ă 1830Vous pouvez tĂ©lĂ©phoner Ă la CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration aux horaires d'ouverture indiquĂ©s ci-dessus Renseignements tĂ©lĂ©phoniques TĂ©lĂ©phone 04 90 84 47 00International +33 4 90 84 47 00 Fax 04 90 84 47 00International +33 4 90 84 47 00 Courriel [email protected] Site officiel de la CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand Avignon Informations sur l'intercommunalitĂ©La CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand Avignon regroupe 17 communes voir la liste des communes.Nombre d'habitant194 811 habitantsSuperficie du territoire306,8 kmÂČDensitĂ© de population635 habitants/kmÂČAbrĂ©viationCOGAType d'EPCICommunautĂ© d'AgglomĂ©rationNumĂ©ro SIREN248 400 251 Date de l'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral instaurant la crĂ©ation du groupement22 dĂ©cembre 2000Date de crĂ©ation effective du groupement31 dĂ©cembre 2000Commune siĂšgeLe PontetRĂ©partition des siĂšges des dĂ©lĂ©guĂ©sLe nombre de siĂšge dĂ©pend de la population des de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©rationAction de dĂ©veloppement Ă©conomique soutien des activitĂ©s industrielles, commerciales ou de l'emploi, soutien des activitĂ©s agricoles et forestiĂšresâŠAction en faveur du logement des personnes dĂ©favorisĂ©es par des opĂ©rations dâintĂ©rĂȘt communautaireAction et aide financiĂšre en faveur du logement social d'intĂ©rĂȘt communautaireAmĂ©lioration du parc immobilier bĂąti d'intĂ©rĂȘt communautaireAssainissement collectifAssainissement non collectifAutresCollecte des dĂ©chets des mĂ©nages et dĂ©chets assimilĂ©s Conseil intercommunal de sĂ©curitĂ© et de prĂ©vention de la dĂ©linquanceConstitution de rĂ©serves fonciĂšresConstruction, amĂ©nagement, entretien, gestion d'Ă©quipements ou d'Ă©tablissements culturels, socio-culturels, socio-Ă©ducatifsConstruction, amĂ©nagement, entretien, gestion d'Ă©quipements ou d'Ă©tablissements sportifsContrat local de sĂ©curitĂ© transportsCrĂ©ation et rĂ©alisation de zone dâamĂ©nagement concertĂ©e ZACCrĂ©ation, amĂ©nagement, entretien de la voirieCrĂ©ation, amĂ©nagement, entretien et gestion de zone dâactivitĂ©s industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale ou touristiqueCUCS contrat urbain de cohĂ©sion socialeDispositifs contractuels de dĂ©veloppement urbain, de dĂ©veloppement local et dâinsertion Ă©conomique et socialeDroit de prĂ©emption urbain DPU pour la mise en Ćuvre de la politique communautaire d'Ă©quilibre social de l'habitatEau Traitement, Adduction, DistributionOpĂ©ration programmĂ©e d'amĂ©lioration de l'habitat OPAHOrganisation des transports urbainsParcs de stationnementPlans de dĂ©placement urbainsPLIE plan local pour l'insertion et l'emploiPolitique du logement non socialPolitique du logement socialProgramme local de lâhabitatQualitĂ© de l'airRĂ©alisation d'aire d'accueil ou de terrains de passage des gens du voyageRĂ©novation urbaine ANRUSCoT du Bassin de vie d'AvignonSchĂ©ma de secteurTraitement des dĂ©chets des mĂ©nages et dĂ©chets assimilĂ©sTransports scolaires Les Ă©lus du conseil communautaireListe des Ă©lus communautaires qui composent le conseil communautaire de la CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand Avignon Ă partir de prĂ©sident de la CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand Avignon est Monsieur JoĂ«l Olivier ROBELETMaire de Montfaucon Les CommunesLes 17 communes de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©rationCommunePopulationSuperficieDensitĂ©Le Pontet17 582Avignon91 407Caumont-sur-Durance4 Angles8 018Velleron2 811 kmÂČ635 habitants/kmÂČCarte et localisation de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©rationLocalisation de toutes les communes qui composent la CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand page de l'intercommunalitĂ©La prĂ©sente page de la CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand Avignon sur Annuaire Mairie a Ă©tĂ© modifiĂ©e pour la derniĂšre fois le mardi 26 avril 2022 Ă 2257.» Si vous voulez nous signaler une erreur, merci de nous la signaler en utilisant ce lien.
- ŐŃá·ŃáŃŐżá áձаΎОáĄŐĄŃŃ ÎŽĐžÎŸáŃĐșáÎŽ
- Đą аձá”ζá
- ĐŁŃаáŐ§ Ï ŃŃÖĐșаζÏ
ĐČ
- ĐĐ±ĐŸá§á« ŃŃĐșŃÖáĄŃĐž
LAgglomĂ©ration dâAgen exerce la compĂ©tence de lâaccueil des groupes de gens de voyage sur son territoire. Actuellement, elle est dotĂ©e de 6 sites dâaccueil reprĂ©sentant une capacitĂ© totale de 99 places sur les aires d'accueil permanentes et de 120 places sur l'aire d'accueil de
Délégationde service public sous forme d'affermage pour l'exploitation et la gestion de l'aire d'accueil des gens du voyage de Thaon-les-Vosges 010 Appel d'offre : DSP Date de parution : 02/08/2022; Client : CA D EPINAL Date de clotûre : 19/09/2022; Localisation
.