MĂ©dias Le patron de Havas et fils de Vincent BollorĂ© s'exprime pour la premiĂšre fois sur la chaĂźne. Ses recommandations amĂ©liorer la com et Ă©viter les conflits. Yannick BollorĂ©, 37 ans et fils de Vincent BollorĂ©, est amenĂ© Ă prendre de plus en plus de responsabilitĂ©s au sein du nouvel ensemble Havas-Vivendi proprĂ©taire du groupe Canal+. © ERIC PIERMONT / AFP/ERIC PIERMONT Yannick BollorĂ© n'a que 37 ans. Mais il est dĂ©jĂ patron de Havas, en cours de fusion avec Vivendi. Deux sociĂ©tĂ©s dont le groupe BollorĂ©, fondĂ© par son pĂšre Vincent BollorĂ©, est actionnaire. Membre du conseil de surveillance de Vivendi, il est ainsi presque prĂ©destinĂ© Ă prendre les rĂȘnes du nouveau gĂ©ant de la communication, des mĂ©dias et de l'entertainment. Lors de la derniĂšre assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du groupe familial, Vincent BollorĂ© a d'ailleurs glissĂ© au dĂ©tour d'une phrase que son fils Ă©tait appelĂ© Ă prendre des responsabilitĂ©s croissantes dans Vivendi ». Autant dire que les propos de Yannick BollorĂ© sur Vivendi et sa chaĂźne Canal+ Ă©taient attendus. Que pense-t-il de la stratĂ©gie de son pĂšre ? Comment juge-t-il certains dirigeants du groupe ? Osera-t-il leur livrer quelques conseils ? Chemise blanche impeccable et veste posĂ©e sur le dossier de sa chaise, Yannick BollorĂ© reconnaĂźt tout d'abord le travail de son pĂšre, lors d'un dĂ©jeuner organisĂ© par l'association des journalistes mĂ©dias AJM. Vous parlez d'erreurs. Moi je prĂ©fĂšre parler de tentatives de redressement de Canal+ », lance-t-il en mettant en valeur la nouvelle offre de 20 euros par mois pour les abonnĂ©s et la distribution dĂ©sormais ouverte aux opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms. Puis le patron de Havas a vite fait de faire sa propre publicitĂ©. Il estime ainsi que son groupe peut aider Canal+ via un partage et une mise en commun des donnĂ©es des abonnĂ©s qui permettrait de mieux anticiper les dĂ©sabonnements et donc rĂ©duire le churn » la proportion d'abonnĂ©s perdus, NDLR. Pour rappel, Canal+ France a vu partir 492 000 abonnĂ©s en 2016 il en comptait 5,25 millions fin dĂ©cembre. L'hĂ©morragie stoppera-t-elle en 2017, et, notamment comme promis, au troisiĂšme trimestre ? Avoir une relation conflictuelle avec son rĂ©gulateur n'est pas la meilleure stratĂ©gie » Mais vite, Yannick BollorĂ© critique la communication dĂ©plorable de la chaĂźne. Il commence par des mots feutrĂ©s, certes. Les tentatives » n'ont pas Ă©tĂ© expliquĂ©es de maniĂšre optimale », estime-t-il. Puis il enfonce le clou. S'il y a un Canal+ bashing, c'est qu'il y a des raisons », attaque-t-il. Moi, ma recommandation Ă Canal+, que je n'ai pas encore faite, c'est de s'appuyer sur Havas pour gĂ©rer la communication », lance-t-il. Le patron de Havas juge ainsi que les deux prioritĂ©s de la chaĂźne sont d'amĂ©liorer sa communication et de mieux gĂ©rer ses conflits. Une pique qui va Ă l'encontre de DGM, l'agence conseil de Vivendi-Canal+, concurrente de Havas. Pour Yannick BollorĂ©, le conflit avec les sociĂ©tĂ©s de gestion de droits d'auteur doit aussi ĂȘtre rĂ©glĂ© rapidement ». Pour mĂ©moire, quatre sociĂ©tĂ©s d'auteurs SACD, Sacem, Scam et ADAGP reprochent au groupe le non-versement de 50 millions d'euros de droits d'auteur, une suspension dĂ©cidĂ©e fin 2016 par Canal+ qui veut revoir Ă la baisse les contrats de droits d'auteur. Elles ont assignĂ© en justice la chaĂźne et le bouquet Canalsat pour non-respect de leurs obligations contractuelles. Les mots du fils BollorĂ© se font plus durs. La situation est ubuesque », trĂšs mauvaise » pour l'image de Canal qui veut pourtant dĂ©velopper la crĂ©ation. Le cas Hanouna La bataille C8-CSA sur fond de propos polĂ©miques de Cyril Hanouna ? L'homme fort de Havas dĂ©plore la contestation par C8 de la sanction publicitaire du Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel Ă l'encontre de l'Ă©mission Touche Pas Ă mon poste aprĂšs la sĂ©quence jugĂ©e homophobe de son prĂ©sentateur-vedette. Le groupe Canal+ rĂ©clame au CSA pas moins de 13 millions d'euros, alors que certains n'estimaient le manque Ă gagner qu'Ă environ 3 millions d'euros. Avoir une relation conflictuelle avec son rĂ©gulateur n'est pas la meilleure stratĂ©gie », martĂšle Yannick BollorĂ©. Ă Hanouna, son ami et partenaire au tennis, le fils de Vincent BollorĂ© a conseillĂ© de faire une pause ». Ăa aurait permis de calmer les esprits », juge-t-il. Puis il se plaint en bon chef d'entreprise Ăa a Ă©tĂ© horrible Ă gĂ©rer. On a Ă©tĂ© les premiers Ă appeler les annonceurs pour leur dire de se retirer de l'Ă©mission pour ne pas que la polĂ©mique leur retombe dessus. » Peser de plus en plus Autre conseil du publicitaire les deux principaux dirigeants de la chaĂźne cryptĂ©e, son directeur gĂ©nĂ©ral Maxime Saada et GĂ©rald-Brice Viret, directeur des antennes, doivent s'exprimer plus ». Il faut dire que les deux dirigeants affectionnent plutĂŽt le off » avec les journalistes et limitent leurs prises de parole aux annonces de nouveaux programmes ou - comme rĂ©cemment - lors de lancements comme la relance de la plateforme Dailymotion qui appartient Ă Vivendi. Yannick BollorĂ© est lancĂ©. Que veut le patron de Havas et membre du conseil de surveillance de Vivendi ? La prĂ©sidence du conseil de surveillance du groupe Canal+ ou sa direction gĂ©nĂ©rale ? S'il se dit trĂšs heureux » Ă Havas et qu'il est a priori plutĂŽt contre intellectuellement d'hĂ©riter d'une entreprise comme ça », Yannick BollorĂ© convient qu'il va peser de plus en plus dans le groupe Vivendi. Le chemin naturel s'inscrit dans cette direction. » Tout dĂ©pend de ses performances et de la place que lui laissera Vincent BollorĂ©. Mais mardi, le fils de l'industriel breton a dĂ©jĂ fait un pas il a marquĂ© son territoire. Et il a montrĂ© qu'il entend bel et bien conduire lui-mĂȘme un jour la stratĂ©gie du gĂ©ant français. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Yannick BollorĂ© s'immisce dans la stratĂ©gie de Canal+ 5 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă la charte de modĂ©ration du Point. Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă la charte de modĂ©ration du Point.
LeVillage dans les nuages est une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e française pour enfants en 650 Ă©pisodes créée par Christophe Izard, produite par TF1-SFP et diffusĂ©e du 13 septembre 1982 au 28 juin 1985 [1] sur TF1. Elle a succĂ©dĂ© Ă L'Ăle aux enfants et est composĂ©e comme cette derniĂšre d'une histoire mettant en scĂšne les personnages principaux, entrecoupĂ©e de courtes sĂ©quences d'animation
1Michel Izard, historien et philosophe ? Michel Izard anthropologue, dâabord, bien sĂ»r, et grand anthropologue. Mais grand anthropologue, dans la mesure peut-ĂȘtre oĂč il a Ă©tĂ© aussi profondĂ©ment historien et profondĂ©ment philosophe. 1 Paris, Cnrs â Ouagadougou, Cvrs, 1970, 2 vol. 2ProfondĂ©ment historien dâabord. On nâa sans doute pas assez mesurĂ© Ă sa juste valeur lâexploit scientifique quâa reprĂ©sentĂ© la publication en 1970 des deux volumes de lâIntroduction Ă lâhistoire des royaumes Mossi1. Ă cette date, en France au moins, les historiens dans leur majoritĂ© soutenaient que, faute de documents Ă©crits, il Ă©tait impossible dâĂ©crire lâhistoire de lâAfrique subsaharienne prĂ©coloniale. Les historiens qui sâintĂ©ressaient Ă lâAfrique â Henri Brunschwig, Catherine Coquery-Vidrovitch â sâen tenaient Ă la pĂ©riode coloniale. Seule Claude-HĂ©lĂšne Perrot sâaventurait en zone interdite. Jan Vansina avait dĂ©jĂ publiĂ© son essai fondateur De la tradition orale. Essai de mĂ©thode historique, mais son ouvrage Ă©tait de caractĂšre essentiellement programmatique. Alors vint Michel Izard ; il fut donc incontestablement le premier. 3Dans son livre, Ă partir des gĂ©nĂ©alogies et des durĂ©es de rĂšgne livrĂ©s par la tradition, il construit une chronologie de lâhistoire des royaumes moosi qui rencontrera dĂšs sa publication lâadhĂ©sion des spĂ©cialistes français et Ă©trangers de la rĂ©gion. Premier succĂšs, remportĂ© prĂ©cisĂ©ment dans le domaine oĂč la tradition Ă©tait rĂ©putĂ©e la plus fragile ou la plus inutilisable. Mais son apport ne sâarrĂȘte pas lĂ . Tout dâabord, il introduit une notion nouvelle celle de tradition dominante, dont il prĂ©cise quâelle varie selon les pĂ©riodes et selon les conjonctures ; chacune de ces variations a un sens historique ou sociologique que lâon peut essayer de saisir. Au surplus, prĂ©cisĂ©ment parce quâelle reflĂšte lâopinion dâune majoritĂ©, elle ne livre quâune information pauvre et simplifiĂ©e, seule susceptible de rallier les suffrages de la plupart. Autant dire quâelle nous invite Ă Ă©tudier avec attention les traditions Ă©cartĂ©es, dont les Ă©noncĂ©s se rĂ©vĂšlent souvent beaucoup plus riches. 4Michel Izard se sert de ces instruments pour dĂ©crire, dans une trĂšs belle dĂ©monstration, comment la gĂ©nĂ©alogie royale des souverains moosi a Ă©tĂ© façonnĂ©e et imposĂ©e Ă partir du moment oĂč la division du royaume, et lâĂ©parpillement de ses composantes sur un territoire de plus en plus vaste, ont posĂ©, de maniĂšre de plus en plus aiguĂ«, la question de son unitĂ© bĂątir une gĂ©nĂ©alogie parfaitement pyramidale, rattachant toutes les branches de la dynastie Ă un ancĂȘtre fondateur unique â le trop fameux Wedraogo â câĂ©tait donner corps Ă ce fantasme dâunicitĂ© » qui nâa pas cessĂ© de hanter lâesprit des dirigeants moose au moment mĂȘme oĂč ils multiplient sĂ©cessions et affrontements. 5Michel Izard philosophe, Ă prĂ©sent. Dâune certain façon, toute lâĆuvre de Michel Izard peut ĂȘtre regardĂ©e comme une mĂ©ditation sur le pouvoir, sur ses origines ou ses fondements, sur son exercice, sur ses limites. Bien entendu, je nâessaierai pas de distinguer, dans cette mĂ©ditation, ce qui appartient Ă Michel Izard et ce qui appartient Ă ses interlocuteurs la question est privĂ©e de sens, car il sâagit au sens le plus strict du terme dâune Ćuvre commune oĂč tout est Ă tous. Je ne tenterai pas non plus de restituer cette Ćuvre dans sa rigueur et dans sa complexitĂ©, et mâen tiendrai Ă quatre aspects, qui mâont particuliĂšrement interpellĂ©. 2 Michel Izard, Moogo, lâĂ©mergence dâun espace Ă©tatique ouest-africain au XVIe siĂšcle. Ătude dâanthro ... 6Premier aspect, je cite Le pouvoir est bon et malheur Ă ceux qui nâen reconnaissent pas les bienfaits2. » Dans la pensĂ©e occidentale, le pouvoir en soi est estimĂ© neutre ; il est jugĂ© selon lâusage qui en est fait. Rien de tel ici pris en lui-mĂȘme, le pouvoir est bon ; il est principe dâordre et facteur de paix. DĂšs lors, des personnes sensĂ©es ne peuvent que se fĂ©liciter de son Ă©tablissement, et accepter sans rechigner ses prescriptions et ses interdits. 7Sur cette base, Michel Izard sâen prend Ă la notion de conquĂȘte en pays mooga, il y a eu beaucoup moins conquĂȘte quâinfiltration lente et pacifique ; lâinstallation des chefferies moose a souvent Ă©tĂ© lâobjet dâun consensus entre les nouveaux arrivants et leurs hĂŽtes autochtones, et il est mĂȘme arrivĂ© que ceux-ci sollicitent la venue de ceux-lĂ . Finalement, Michel Izard remet en cause lâidĂ©e mĂȘme dâune genĂšse exogĂšne de lâĂtat, liĂ©e Ă lâintrusion dâĂ©trangers. Nous serions en prĂ©sence dâun processus endogĂšne, au travers duquel des fractions insatisfaites de la sociĂ©tĂ© font en quelque sorte sĂ©cession, sur le plan moral et politique, pour imposer lâintroduction dâun ordre social plus conforme Ă leurs vĆux. 3 Ibid., 119-120. 8Second aspect le pouvoir naam est un fait ou une donnĂ©e premiĂšre ; il nâa pas dâantĂ©cĂ©dents, on nâen peut dĂ©couvrir aucune genĂšse ; dĂšs le premier moment de lâhistoire, il est prĂ©sent comme AthĂ©na est sortie toute armĂ©e de la tĂȘte de Zeus. TrĂšs prĂ©cisĂ©ment, son seul fondement est Naaba Wende, le dieu suprĂȘme, dont câest dâailleurs la seule intervention dans les affaires humaines. Je cite Du wennaam, le pouvoir de Naaba Wende, il nây a rien dâautre Ă dire que ceci quâil est, et il en va de mĂȘme du naam humain, Ă ceci prĂšs que ce dernier nâest rien sans lâaval du naam divin. La gĂ©nĂ©alogie qui associe le wennaam au naam vaut lĂ©gitimation pleine et entiĂšre de lâexistence du pouvoir immanent par celle dâun pouvoir transcendant en ce sens elle absolutise le naam3. » 4 Ibid., 119, 124, 150. 9Mais ce naam humain, câest sur terre quâil doit sâexercer il va donc devoir tout dâabord sâaffirmer en se sĂ©parant radicalement de son environnement. Câest ainsi quâaux origines de la dynastie, la filiation utĂ©rine vient se substituer Ă la filiation patrilinĂ©aire partout en usage ; de mĂȘme, lors de la dĂ©volution des chefferies, la succession selon lâordre segmentaire est abolie, et une diffĂ©rence radicale est introduite entre le chef supĂ©rieur dâun cĂŽtĂ©, lâensemble de ses subordonnĂ©s de lâautre. Cette libĂ©ration acquise, il faut maintenant que ce don du ciel quâest le naam trouve un site oĂč atterrir, un espace oĂč sâexercer, et câest pourquoi ce naam en quĂȘte dâancrage local peut ĂȘtre considĂ©rĂ© par Michel Izard comme un pouvoir nomade4 ». 5 Ibid., 147. 10TroisiĂšme aspect ce nomadisme du pouvoir sâaccomplit dans la zone qui sĂ©pare les gens du pouvoir des gens de la terre. Prenons-y garde cette opposition entre gens du pouvoir et gens de la terre nâa de sens historique quâen apparence ; en apparence seulement, elle distingue des conquĂ©rants et des autochtones. En rĂ©alitĂ©, la quasi-totalitĂ© des communautĂ©s locales sont divisĂ©es selon ce contraste, qui est donc dâordre structural ; on observe une itĂ©ration Ă lâinfini de la relation autochtones/ conquĂ©rants qui peut revĂȘtir une signification formelle, mais nâa aucune signification historique, moins encore politique5 ». Et entre les deux catĂ©gories, les passages sont multiples. Soit une communautĂ© A partagĂ©e entre gens du pouvoir et gens de la terre ; elle tombe sous le commandement dâune communautĂ© B appartenant aux conquĂ©rants ; dĂ©sormais la communautĂ© A tout entiĂšre passe du cĂŽtĂ© des gens de la terre, mais en son sein les fonctions de maĂźtre du sol sont exercĂ©es par les anciens conquĂ©rants. 6 Ibid., p. 121. 7 Ibid., p. 371. 11De mĂȘme, on assiste sur une grande Ă©chelle Ă un processus dâautochtonisation des lignĂ©es aristocratiques qui ne sont plus en mesure dâaccĂ©der au pouvoir ; inversement, les gens de la terre entrent en nombre dans le service royal. Finalement, le caractĂšre rĂ©current de lâopposition entre gens du pouvoir et gens de la terre est un indice de la dissymĂ©trie fondamentale qui marque le systĂšme politique mooga le pouvoir a besoin de la lĂ©gitimation de la terre, tandis que lâinverse nâest pas vrai. Dans un tout autre langage, on pourrait dire que lâĂtat a besoin pour exister dâun ancrage dans lâabsence de lâĂtat, alors que lâinverse nâa pas de sens6 » ou encore la diffĂ©rence radicale entre le monde du pouvoir et celui de la terre est que le premier a besoin du second, tandis que la rĂ©ciproque nâest pas vraie7. » Cette dĂ©pendance du pouvoir est un apport fondamental. 8 Ibid., pp. 121, 129, 253, 274. 9 Ibid., p. 113. 12Dernier aspect, Michel Izard met remarquablement en lumiĂšre les antagonismes et les apories qui marquent en pays moogo le processus de construction Ă©tatique. Je passe sur le conflit trĂšs classique entre les princes et les serviteurs du souverain, et sur la tension qui, parmi les serviteurs, oppose les agents libres aux captifs. Plus originale est la difficultĂ© posĂ©e par le statut des naam tandis que lâordre segmentaire impose une hiĂ©rarchisation des naam, telle quâaucun naam ne puisse ĂȘtre tenu pour lâĂ©gal dâun autre, tous les naam subordonnĂ©s sont Ă©quivalents au regard du naam supĂ©rieur qui les commande. Autre opposition la poursuite aristocratique du naam conduit Ă un Ă©miettement Ă lâinfini de ce dernier, lequel heurte de plein fouet le fantasme dâunicitĂ© auquel les Moose sont tellement attachĂ©s8. La formation de lâĂtat, dans ce contexte, câest la quĂȘte dâun dĂ©passement dâune double antinomie lâun et le multiple, lâidentique et le diffĂ©rent9. » 13En voilĂ assez, je lâespĂšre, pour montrer lâoriginalitĂ© et la puissance de cette philosophie politique. Le jour oĂč nous consentirons Ă sortir de notre provincialisme occidental, elle prendra place, jâen suis sĂ»r, parmi les grandes thĂ©ories que nous propose lâhistoire du monde.
ParGrĂ©gory Ienco PubliĂ© le 12/02/2016 Ă 23:45 Temps de lecture: 2 min. L âancien entraĂźneur du Standard Dominique DâOnofrio a succombĂ© Ă une crise cardiaque en Argentine. Il avait 62 ans. Selon nos premiĂšres
1Câest en 1957 que Michel Izard a fait connaissance avec les hommes auxquels il allait vouer lâessentiel de son Ćuvre les Moose du Yatenga, au nord-ouest du pays qui sâappelait la Haute-Volta Burkina Faso actuel. 2On envisageait alors dâĂ©tablir dans les zones fertilisĂ©es par le Sourou, un affluent-dĂ©fluent de la Volta Noire, des paysans moose installĂ©s jusque-lĂ un peu plus Ă lâest, sur les terres ingrates du Yatenga. LâInstitut des sciences humaines appliquĂ©es de lâUniversitĂ© de Bordeaux et le Service de lâhydraulique de Ouagadougou lâavaient chargĂ© dâĂ©valuer lâimpact du projet. 3Il devait enquĂȘter dans les villages moose dâoĂč lâon comptait faire venir les colons, tandis que les enquĂȘtes dans les villages samo et marka appelĂ©s Ă les accueillir Ă©taient confiĂ©es Ă Françoise HĂ©ritier. Michel Izard, LubĂ©ron, 2001 Cl. Marie MauzĂ© 1 Cf. Michel Izard, LâEthnologie en hĂ©ritage, Paris, La Huit production, 2008. Sauf mention contraire ... 4Ă cette carriĂšre dâethnologue dont il effectuait ainsi les tout premiers pas, ses Ă©tudes initiales ne semblaient pas lâavoir prĂ©parĂ©. Au sortir du lycĂ©e Pasteur de Neuilly-sur-Seine, il sâĂ©tait dâabord inscrit dans une classe de mathĂ©matiques supĂ©rieures quâil avait abandonnĂ©e peu aprĂšs pour une propĂ©deutique de lettres, avant de sâorienter vers la philosophie. LĂ , il avait bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâenseignement de Jean Hippolyte, Jean Wahl, Vladimir JankĂ©lĂ©vitch, Ferdinand Alquié⊠Son mĂ©moire de diplĂŽme dâĂ©tudes supĂ©rieures Des, rĂ©digĂ© en 1956 sous la direction de Jean Wahl, portait le titre NĂ©gation et nĂ©gativitĂ© chez Spinoza, Hegel et dans la philosophie de Dom Deschamps. La rĂšgle voulait que les agrĂ©gatifs de philosophie passent un certificat scientifique », et beaucoup parmi eux optaient pour le certificat dâethnologie dĂ©livrĂ© par lâInstitut dâethnologie du MusĂ©e de lâHomme. Il fut donc amenĂ© Ă suivre lĂ des enseignements qui â il lâa confiĂ© dans un de ses derniers entretiens1 â nâavaient assurĂ©ment pas lâenvergure de ceux que lui dispensĂšrent ses maĂźtres en philosophie. Il dĂ©cida cependant de se consacrer Ă lâethnologie, et se mit Ă suivre les sĂ©minaires de lâĂcole pratique des hautes Ă©tudes, oĂč sa prĂ©fĂ©rence allait aux chercheurs et enseignants amĂ©ricanistes Claude LĂ©vi-Strauss, Jacques Soustelle, Guy Stresser-PĂ©an, Roger Bastide. Câest ainsi quâil se souvenait dâavoir planchĂ© durant trois heures sur lâanalyse componentielle de la terminologie de parentĂ© chez les Indiens Pawnee selon Ward H. Goodenough⊠2 Moose est, dans la transcription devenue usuelle, la forme plurielle du nom de ceux que les vieux a ... 3 Voir lâimportant Ă Propos que lui a consacrĂ© Emmanuel Terray, LâĂtat contre le pouvoir » LâHomme... 5Au moment oĂč il arrive au Yatenga, il ne connaĂźt Ă peu prĂšs rien de lâAfrique, et a dĂ» se documenter en hĂąte, entre autres chez Louis Tauxier. Le Yatenga est le second par lâimportance territoriale et dĂ©mographique de la vingtaine de royaumes qui constituaient Ă la fin du xixe siĂšcle le Moogo, ou pays des Moose2. Michel Izard lâaura parcouru durant prĂšs de vingt ans, dans une enquĂȘte conduite village par village, quartier par quartier. Au total, prĂšs de 2200 quartiers quâil rĂ©pertorie systĂ©matiquement, et oĂč il recueille traditions orales, rĂ©cits de fondation, histoire du peuplement, chronologie des rĂšgnes et des commandements, bref, la trame sur laquelle viendra se fonder une rĂ©flexion anthropologique, toujours soucieuse de dialoguer avec lâhistoire. Lâentreprise aboutit, en 1980, Ă la soutenance dâune thĂšse dâĂtat intitulĂ©e Les Archives orales dâun royaume africain. Recherches sur la formation du Yatenga, dont une partie a Ă©tĂ© publiĂ©e en 1985 sous la forme de deux ouvrages Gens du pouvoir, gens de la terre. Les institutions politiques de lâancien royaume du Yatenga Bassin de la Haute-Volta Blanche et Le Yatenga prĂ©colonial. Un ancien royaume du Burkina, qui retrace lâhistoire du royaume depuis le xvie siĂšcle â date supposĂ©e de lâarrivĂ©e des conquĂ©rants moose â jusquâĂ la fin du xixe siĂšcle. Plus tard viendront LâOdyssĂ©e du pouvoir. Un royaume africain Ătat, sociĂ©tĂ©, destin individuel 19923, et enfin Moogo. LâĂ©mergence dâun espace Ă©tatique ouest-africain au xvie siĂšcle. Ătude dâanthropologie historique 2003. Michel Izard, Haute-Volta, vers 1960 6Dialoguer avec lâhistoire, avons-nous dit. De fait, Michel Izard reconnaissait dans lâentretien dĂ©jĂ citĂ© avoir plus dâintĂ©rĂȘt pour lâhistoire que pour lâanthropologie des mythes, des rituels, etc. tout en ayant un grand respect pour ce genre de dĂ©marche ». Ă quoi il ajoutait avoir la naĂŻvetĂ© de croire que lâhistoire, ça aide directement les gens chez lesquels on a travaillĂ© ». Ainsi, dans le dossier quâil prĂ©senta en 1986, Ă lâappui dâune demande de promotion au grade de directeur de recherches de classe exceptionnelle du Centre national de la recherche scientifique, il Ă©crivait Ă propos de son Yatenga prĂ©colonial Ăcrit de sorte quâil soit accessible Ă des non-spĂ©cialistes, il est certainement, de tous les travaux que jâai publiĂ©s, celui dont la rĂ©daction et ce quâil est convenu dâappeler la ârĂ©ceptionâ mâont procurĂ© le plus de plaisir, simplement parce que je le destinais aux gens du Yatenga et que ceux-ci, aprĂšs que jâai pu en assurer une trĂšs large diffusion parmi eux, en ont fait leur bien propre beau tĂ©moignage de satisfaction pour celui dont, Ă son corps dĂ©fendant, ils avaient fait leur rogemmiki naaba, crĂ©ant Ă cette occasion une fonction dont lâobjet Ă©tait la conservation de ce que lâon est ânĂ© trouverâ. MĂȘme si je me suis parfois inquiĂ©tĂ© de voir promues au rang de âfaitsâ ce qui nâest pour lâhistorien que fragiles constructions Ă la valeur de vĂ©ritĂ© souvent indĂ©cidable [âŠ], jâai trouvĂ©, dans lâaccueil fait Ă ce que lâon appelle lourdement aujourdâhui la restitution de lâinformation, lâĂ©cho du souci de mes informateurs des annĂ©es 1963-1971 de savoir si ce quâils me disaient se retrouverait bien dans âle livreâ que je nâallais certainement pas manquer dâĂ©crire en maniĂšre dâhommage Ă leur sourcilleuse passion pour la gloire du âpays de Naaba Yaadgaâ [le fondateur du royaume] ». 7Il suffit cependant de lire une page de Michel Izard pour lâidentifier sans hĂ©siter comme un anthropologue. En mĂȘme temps quâil sâattachait Ă rendre le dĂ©tail de la succession des Ă©vĂ©nements, Ă en reconstituer la chronologie probable, il a voulu dĂ©gager la forme des phĂ©nomĂšnes dont le pays moaga a Ă©tĂ© le théùtre durant plus de quatre siĂšcles. Forme dont, de sa thĂšse Ă ses derniers Ă©crits, il sâest efforcĂ© de circonscrire les traits les plus essentiels, parvenant Ă lui donner, au terme dâune longue distillation, la simplicitĂ© et la clartĂ© dâune Ă©pure. Ce souci de rĂ©duire Ă lâessentiel les donnĂ©es recueillies, on le retrouverait certes chez des historiens, mais il a surtout caractĂ©risĂ©, en France du moins, lâanthropologie sociale. 8Les figures dont il a tracĂ© les contours, en les dĂ©pouillant de lâaccessoire, sont devenues le bien commun de la profession, la plus marquante â sa mise au jour restera un apport majeur â Ă©tant le face Ă face entre Gens du pouvoir et Gens de la terre ces maĂźtres venus dâailleurs, contraints de sâen remettre Ă leurs sujets autochtones du soin de propitier une terre nourriciĂšre sur laquelle la conquĂȘte ne leur a donnĂ© aucun pouvoir, quel enseignement dâanthropologie pourrait aujourdâhui se dispenser de les Ă©voquer ? De mĂȘme pour ce roi auquel ses serviteurs, gens de basse extraction, ont peu Ă peu arrachĂ© la rĂ©alitĂ© dâun pouvoir dont il ne conserve que le faste et les pompes ; pour les nakombse, ces hobereaux qui, leurs liens gĂ©nĂ©alogiques avec le lignage royal sâĂ©tant distendus au fil des gĂ©nĂ©rations, ne sont plus que des guerriers sans guerre et des seigneurs sans fief, riches de leur seul orgueil et tenaillĂ©s par leur amertume. Figures dont la contemplation nous ramĂšne Ă des chemins maintes fois parcourus par les penseurs du politique. Si lâanthropologie consiste Ă rendre disponibles Ă la comparaison les matĂ©riaux singuliers quâelle recueille dans les sociĂ©tĂ©s les plus diverses, alors lâĆuvre de Michel Izard est de part en part anthropologique. 9Dans tout cela, lâĂ©laboration thĂ©orique aura Ă©tĂ© insĂ©parable du souci de lâĂ©criture. Ses proches, tous ceux dont il a relu, annotĂ© et souvent corrigĂ© les manuscrits, ceux qui ont reçu de lui ces lettres dactylographiĂ©es oĂč la relation de faits mĂȘme tĂ©nus faisait lâobjet dâun labeur scripturaire, savent son exigence dans ce domaine. Tout comme ils savent lâanciennetĂ© et lâintimitĂ© de son commerce avec la littĂ©rature. En premier lieu les surrĂ©alistes, dont le contact remonte Ă ses annĂ©es de lycĂ©e. Michel Izard le datait de lâexposition que la galerie Maeght leur a consacrĂ©e en 1947, alors quâil nâavait que seize ans. Sâil prit par la suite ses distances avec le mouvement, il a toujours gardĂ© un profond attachement au bouleversement du monde et de la sensibilitĂ© que [lui] a apportĂ© le SurrĂ©alisme ». Julien Gracq a aussi comptĂ© pour lui, et plus tard Walter Benjamin, dont il aborda lâĆuvre vers 1970. 4 Roland Barthes, Sade, Fourier, Loyola, Paris, Le Seuil, 1970. 5 Michel Volkovitch, Verbier. Herbier verbal, Paris, Nadeau, 2000. 10Son souci de lâĂ©criture, peut-ĂȘtre justement parce que sa longue frĂ©quentation de quelques grands auteurs lâavait amenĂ© depuis longtemps Ă se dĂ©faire des naĂŻvetĂ©s et clichĂ©s, a peu Ă voir avec la nombriliste complaisance oĂč sâĂ©gare toute une ethnographie rĂ©cente ou moins rĂ©cente. Sobre et compacte, adamantine et ascĂ©tique, sa prose peut paraĂźtre froide, distanciĂ©e, jansĂ©niste » ; elle est surtout dâun auteur qui se mĂ©fiait de lâemphase et de lâeffusion. Curieuse rencontre avec la sociĂ©tĂ© moaga elle-mĂȘme, dont il a aimĂ© lâĂ©quilibre, lâabsence de propension Ă lâexcĂšs ». Le plaisir de lâĂ©criture rĂ©side ici dans la soustraction, non dans lâexpansion. On pense aux pages oĂč, au dĂ©but de son Sade, Fourier, Loyola, Roland Barthes rappelle que le style nâest pas un ajout Ă la pensĂ©e, mais la pensĂ©e elle-mĂȘme, advenue dans lâĂ©criture4. On peut aussi Ă©voquer ce conseil dâĂ©criture sur lequel Michel Volkovitch conclut son Verbier Le style ce qui reste quand on a tout rabotĂ© »5. 11Michel Izard aura beaucoup rabotĂ©. Le travail de la varlope se perçoit dans Le Yatenga prĂ©colonialâŠ, livre quâon pourrait dire narratif, mais oĂč la densitĂ© et le souci de la synthĂšse annoncent dĂ©jĂ le tour si aphoristique des textes plus thĂ©oriques ». Il est poussĂ© Ă lâextrĂȘme dans LâOdyssĂ©e du pouvoirâŠ, recueil dâarticles soumis pour cette Ă©dition Ă un impitoyable assĂšchement ; lĂ , rien nâa Ă©tĂ© gardĂ© que lâessentiel lâĂtat, la sociĂ©tĂ©, la guerre, le destin individuel, lâidentitĂ©, le sacrifice, le rapport Ă la terre et au territoire, les ancĂȘtres, autant de sujets sur lesquels Michel Izard aura, de son Ă©criture acĂ©rĂ©e, laissĂ© une indĂ©lĂ©bile empreinte. 12Ă cĂŽtĂ© de lâĆuvre concernant les Moose, Michel Izard a dirigĂ© ou codirigĂ© une sĂ©rie dâouvrages dâune portĂ©e plus gĂ©nĂ©rale La Fonction symbolique. Essais dâanthropologie en 1979, avec Pierre Smith, livre qui donne une bonne idĂ©e dâensemble de ce quâĂ©taient alors les rĂ©flexions de style structuraliste sur les mythes et le rituel ; Antropologia delle tradizioni intellettuali Francia e Italia en 2000, avec Fabio Viti ; en 2004, un cahier de LâHerne consacrĂ© Ă Claude LĂ©vi-Strauss. Et aussi le Dictionnaire de lâethnologie et de lâanthropologie, publiĂ© en 1991 et qui depuis a fait lâobjet de plusieurs rééditions et traductions. Entreprise dont il fut le principal maĂźtre dâĆuvre, ce dictionnaire Ă©tait le fruit dâun long chantier ouvert dĂšs 1984 et autour duquel il a rassemblĂ© la plupart des anthropologues français. Ă quoi sâajoutent â tĂ©moignage de lâĂ©tendue de ses curiositĂ©s â toutes sortes dâarticles, notes ou recensions qui ont pu porter aussi bien sur les sociĂ©tĂ©s africaines que sur la parentĂ© bretonne, lâethnologie nord-amĂ©ricaine, la figure de Volney ou le parcours de Walter Benjamin. 13Tout comme son Ćuvre Ă©crite, les responsabilitĂ©s scientifiques et administratives quâil a assumĂ©es dĂšs le dĂ©but de sa carriĂšre auront concernĂ© lâanthropologie en gĂ©nĂ©ral autant que la recherche africaniste. Ses fonctions se sont notamment exercĂ©es au Centre voltaĂŻque de la recherche scientifique Cvrs, comme directeur de 1968 Ă 1969 puis conseiller scientifique jusquâen 1979 ; Ă lâOrstom actuel Ird oĂč il a effectuĂ© diverses missions dâĂ©valuation ; au Centre national de la recherche scientifique oĂč il a Ă©tĂ©, en 1982, chargĂ© de mission auprĂšs du DĂ©partement des sciences de lâhomme et de la sociĂ©tĂ©, et oĂč il a prĂ©sidĂ© de 1983 Ă 1986 la section 33 Anthropologie, ethnologie, prĂ©histoire » du ComitĂ© national de la recherche scientifique. Câest dâailleurs sur sa proposition que, lors du remodelage du ComitĂ© national en 1992, une nouvelle section spĂ©cifiquement consacrĂ©e Ă lâethnologie a Ă©tĂ© baptisĂ©e UnitĂ© de lâhomme et diversitĂ© des cultures » un intitulĂ© qui pourrait aussi bien servir dâĂ©pigraphe Ă son Ćuvre. On doit aussi mentionner les missions assurĂ©es pour le compte de lâUnesco, du festival panafricain du cinĂ©ma de Ouagadougou Fespaco, du MinistĂšre de la recherche et de lâindustrie, du MinistĂšre de la coopĂ©ration et du dĂ©veloppement ; les revues ou collections quâil a animĂ©es ou auxquelles il a collaborĂ© activement Notes et documents voltaĂŻques, Voix voltaĂŻque, SystĂšmes de pensĂ©e en Afrique noire, Journal des africanistes, LâHomme, les Cahiers de Gradhiva » ; les enseignements quâil a dispensĂ©s, les travaux quâil a dirigĂ©s ou les sĂ©minaires quâil a coordonnĂ©s, Ă lâĂcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales, Ă lâUniversitĂ© de Nanterre-Paris x, Ă lâUniversitĂ© de Ouagadougou. Comment ne pas Ă©voquer, en particulier, le sĂ©minaire Anthropologie sociale comparĂ©e », quâil a organisĂ© Ă lâEhess, depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980 jusquâau milieu des annĂ©es 1990. De grands noms sont venus sây exprimer Emmanuel Terray, Jean Pouillon, Denise Paulme, Alfred Adler, Claude Tardits, Raymond Firth, AndrĂ© Green et bien dâautres, et les dĂ©butants que nous Ă©tions alors, anthropologues de la gĂ©nĂ©ration suivante, ont presque tous eu lâoccasion dây faire leurs premiĂšres armes un jour ou lâautre. Dans tout cela, il aura Ă©tĂ© au service de la citĂ© scientifique. Ses pairs, notamment ceux qui ont dirigĂ© avec lui des ouvrages collectifs, savent quelle Ă©tait sa disponibilitĂ© au dialogue et Ă lâaccueil ; ses cadets le savent plus encore, eux justement quâil a accueillis en si grand nombre dans son sĂ©minaire, et qui Ă©taient tellement surpris, lorsquâils avaient franchi la porte de son bureau, de la gĂ©nĂ©rositĂ© avec laquelle il leur prodiguait ses conseils. Souvent consacrĂ©es aux premiers ouvrages de jeunes collĂšgues, ses recensions tĂ©moignent de lâintĂ©rĂȘt quâil leur portait son exigence de rigueur nâallait pas sans bienveillance. 14Tel fut lâhomme de science qui vient de nous quitter. Mais, pour nous, Michel Izard Ă©tait dâabord un ami. Nous lâadmirions, nous lâaimions, et aujourdâhui nous lâavons perdu. Michel, resquiescas in pace. 15Les photographies prĂ©sentĂ©es depuis cette page ont Ă©tĂ© prises par Michel Izard, lors de ses premiers terrains en Haute-Volta, en pays mossi 1957-1958, 1960-1963.
ChristopheIzard, le créateur de CASIMIR, de "l'ßle aux enfants" et "des visiteurs du mercredi" est décédé à l'ùge de 85 ans. Il a bercé l'enfance de nombreuses
Christophe Izard, pĂšre de "L'Ăźle aux enfants", Ă©mission phare pour la jeunesse française des annĂ©es 1970, est dĂ©cĂ©dĂ© dimanche, a indiquĂ© Ă l'AFP Pierre-Alek Beddiar, responsable d'Osibo Productions, la derniĂšre sociĂ©tĂ© de production de M. de 85 ans, M. Izard est "parti paisiblement chez lui, ce matin en rĂ©gion parisienne", a prĂ©cisĂ© M. personnage principal de "L'Ăźle aux enfants", le dinosaure orange Casimir, a marquĂ© le petit Ă©cran, ce "monstre gentil" allant jusqu'Ă devenir une vĂ©ritable icĂŽne des Ă©tudes de droit, Christophe Izard, fils d'un avocat renommĂ©, avait entamĂ© une carriĂšre journalistique en chroniquant la vie musicale du tout-Paris. En 1968, il avait rejoint l'ORTF, la premiĂšre chaĂźne de tĂ©lĂ©vision publique, avant de crĂ©er, dĂ©velopper et produire "L'Ăźle aux enfants" en 1974. Il en Ă©crira non seulement les premiers Ă©pisodes, mais signera Ă©galement les textes des chansons, dont le cĂ©lĂšbre "Voici venu le temps, des rires et des chants...". Pendant presque Ă©pisodes, "L'Ăźle aux enfants" a enchantĂ© l'ORTF, France 3, puis TF1, avant de s'arrĂȘter en plat prĂ©fĂ©rĂ© de Casimir, le gloubi-boulga -Ă base de confiture de fraises, de bananes Ă©crasĂ©es, de chocolat rĂąpĂ©, de moutarde "trĂšs forte" et de "saucisse crue mais tiĂšde"- est entrĂ© dans le langage courant, synonyme de "mĂ©lange peu ragoĂ»tant".DĂšs 1975, Christophe Izard a proposĂ© Ă©galement une autre Ă©mission, "Les visiteurs du mercredi", qui s'adressait Ă toutes les tranches d'Ăąges enfantines, avec des dessins animĂ©s tels que "Barbapapa" et des sĂ©ries comme "Prince Noir". Pour succĂ©der Ă "L'Ăźle aux enfants", Christophe Izard lancera "Le village dans le nuages", qui durera jusqu'en 1985 sur 1987, Christophe Izard sera Ă©vincĂ© de la Une fraĂźchement privatisĂ©e et rejoindra Antenne 2. Il crĂ©era notamment ensuite le dessin animĂ© "Albert le cinquiĂšme mousquetaire"."Il a accompagnĂ© et enchantĂ© l'enfance de plusieurs gĂ©nĂ©rations. Christophe Izard nous laisse orphelins d'un pays joyeux oĂč c'Ă©tait tous les jours le printemps", a rĂ©agi sur Twitter la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. Christophe Izard, pĂšre de "L'Ăźle aux enfants", Ă©mission phare pour la jeunesse française des annĂ©es 1970, est dĂ©cĂ©dĂ© dimanche, a indiquĂ© Ă l'AFP Pierre-Alek Beddiar, responsable d'Osibo Productions, la derniĂšre sociĂ©tĂ© de production de M. de 85 ans, M. Izard est "parti paisiblement chez lui, ce matin en rĂ©gion parisienne", a prĂ©cisĂ© M. personnage principal...
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